Nord-Kivu : une Task Force antifraude cacao-café installée à Kasindi, l’ONAPAC reçoit huit motos neuves

Les engins roulants dotés à l'ONAPAC bureau relais de Kasindi. Ph. PZ.

Une Task Force antifraude cacao-café a été officiellement mise en place à la frontière congolo-ougandaise de Kasindi, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Cette structure opérationnelle regroupe l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC), les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), la Police nationale congolaise (PNC) ainsi que d’autres services spécialisés de sécurité.

C’est dans la perspective de renforcer la coordination des activités opérationnelles à la frontière congolo-ougandaise de Kasindi, notamment dans la lutte contre la fraude des produits agricoles, qu’une Taskforce antifraude cacao-café a été mise en place. Cette initiative est l’œuvre de l’Autorité provinciale du Nord-Kivu, le Général-Major Evariste Somo, en collaboration avec l’ONAPAC Beni, dirigé par Madame Kaswera Sivyalegha Alphonsine, Directeur, Chef de Secteur, sous la supervision de la Directrice Générale de l’ONAPAC, Madame Mimy Monga.

Par cet engagement, ces femmes fortes œuvrent activement à la matérialisation de la vision du Chef de l’État, mise en œuvre à travers le Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, en vue d’accroître les statistiques et les recettes issues des exportations du café et du cacao en République Démocratique du Congo.

L’objectif principal de cette Task Force est de lutter contre la fraude persistante dans les filières café-cacao, notamment l’exportation illicite de ces produits agricoles vers l’Ouganda, souvent dissimulés dans des bidons d’huile de palme ou d’autres marchandises. Cette initiative s’inscrit également dans le respect des exigences internationales, en particulier celles de l’Union européenne en matière de traçabilité des produits d'exportation .

La cérémonie officielle d’installation s’est tenue l’après-midi du mardi 16 décembre 2025, au bureau relais de l’ONAPAC à Kasindi, sous la coordination du chef de bureau, M. Justin Lumangabo. Elle s’est déroulée en présence d’une importante délégation composée d’officiers des FARDC, de la PNC et de hauts cadres des services de renseignements de la province du Nord-Kivu.

À cette occasion, M. Kambale Sivavuyirwa Barthélémy, fonctionnaire délégué du gouverneur militaire du Nord-Kivu, a procédé à la remise officielle de huit motos neuves, spécialement adaptées aux terrains difficiles (boue, sable et pistes accidentées). Ces engins sont destinés à renforcer la mobilité des équipes sur le terrain et à améliorer l’efficacité des opérations de contrôle et de surveillance à la frontière.

« Nous nous acheminons progressivement vers la fin du trafic illicite qui prive l’État de recettes et nuit au climat des affaires. J’appelle tous les administrés à s’abstenir de toute pratique frauduleuse liée à l’exportation du café et du cacao vers le pays voisin. Ces éléments en uniforme, ainsi que les motos mises à leur disposition, matérialisent la volonté du gouvernement provincial de lutter efficacement contre la contrebande », a déclaré M. Kambale Sivavuyirwa Barthélémy devant la presse locale, tout en encourageant l’ONAPAC dans sa détermination à éradiquer ce phénomène.

De son côté, le chef du bureau relais de l’ONAPAC Kasindi, M. Justin Lumangabo, a rappelé que les produits agricoles d’exportation, notamment le café et le cacao, sont soumis à des normes nationales et internationales strictes. « Ces produits ne peuvent être assimilés à des cultures vivrières ordinaires. Ils relèvent du contrôle direct de l’ONAPAC », a-t-il souligné, promettant une utilisation rationnelle des motos pour la réussite des missions régaliennes de l’Office, en étroite collaboration avec les services partenaires.

Pour rappel, l’ONAPAC (Office National des Produits Agricoles du Congo) est un établissement public chargé de l’encadrement, du contrôle et de la valorisation des produits agricoles d’exportation. Il intervient notamment dans l’échantillonnage, l’analyse en laboratoire, l’usinage, la torréfaction, le contrôle qualité, l’assistance technique aux producteurs et la gestion des documents d’exportation, tout en menant une lutte active contre la fraude dans les filières café et cacao.

PAUL ZAIDI