Beni - Contrôle rigoureux des exportations : la Taskforce antifraude Cacao-Café installée à Kyavinyonge
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| Le chef du bureau relais de l'ONAPAC Kasindi en pleine cérémonie de la mise en place de la Taskforce antifraude cacao-café à Kyavinyonge dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Photo. PZ. |
Dans le souci majeur de stopper les pertes colossales enregistrées par la République démocratique du Congo, chiffrées en milliards de dollars, dues aux opérations d’exportation illicite du cacao et du café vers l’Ouganda, le Gouvernement provincial du Nord-Kivu a initié la mise en place d’une équipe exceptionnelle dénommée Taskforce antifraude cacao-café. Après l'installation officielle dans la cité frontalière de Kasindi , une autre équipe a été installée à Kyavinyonge pour combattre la fraude transfrontalière des produits agricoles d'exportation.
Une initiative est menée en étroite collaboration entre le gouvernement provincial et l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC), chapeauté au niveau national par Madame Mimi Monga, et dans le Secteur de Beni, par Madame Alphonsine Kaswera Sivyaleghana, dans le but d’arrêter la saignée économique et de préserver les intérêts du pays.
Après la cité de Kasindi, Cette Taskforce, composée d’éléments des FARDC, de la PNC ainsi que des services spécialisés des renseignements généraux au niveau provincial, a été officiellement installée ce jeudi 18 décembre 2025 à Kyavinyonge par Monsieur Justin Nziali Lumangabo, Chef du bureau relais de l’ONAPAC Kasindi.
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| Le chef du bureau relais de l'ONAPAC Kasindi en pleine concertation avec les organisations membres de la société civile forces vives de Kyavinyonge, en territoire de Beni au Nord-Kivu. Ph. PZ. |
La cérémonie s’est déroulée en présence du comité local de sécurité de Kyavinyonge, ainsi que des représentants des organisations membres de la société civile.
Peu après cette installation, une étape importante de vulgarisation des normes légales régissant les activités d’exportation du cacao et du café a été organisée. Parmi ces exigences figurent notamment : le bordereau d’expédition, l’agrément d’exportateur, les bulletins d’analyse, les bulletins de vérification (BV), l’autorisation d’empotage (BCC), ainsi que l’obtention obligatoire des certificats de qualité et de conformité délivrés par l’ONAPAC. Un accent particulier a été mis sur la nécessité de se conformer au Règlement européen « Zéro Déforestation », qui impose une traçabilité complète des produits afin de prouver qu’ils ne proviennent pas de terres déboisées après décembre 2020, une exigence majeure de l’Union européenne, principal marché d’exportation.
Réagissant à cette initiative, Monsieur Delphin Kakule, Président de la société civile - forces vives de Kyavinyonge, a salué la démarche de l’ONAPAC secteur de Beni à travers la Taskforce antifraude cacao-café.
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| Lors de la cérémonie destinée à l'installation de la Taskforce antifraude cacao-café à Kyavinyonge. Ph. PZ. |
« Nous osons croire que cette mesure vise le bien-être économique de notre pays et non la tracasserie des agriculteurs, acheteurs et exportateurs des produits agricoles de la région. Après les échanges autour des thématiques raisonnables liées à la filière cacao-café, nous avons compris qu’il s’agit du renforcement des contrôles réguliers et rigoureux aux frontières, ainsi que d’une surveillance accrue des points de sortie, notamment ici à Kyavinyonge, face à un phénomène causant d’importantes pertes fiscales. Ces trafics sont facilités par la porosité des frontières et des prix plus attractifs pratiqués en Ouganda. Nous exhortons toutes les parties prenantes à travailler dans le respect des prescrits de la loi afin d’améliorer davantage le climat des affaires_ », a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre tenue dans la salle de la COPEVI.
Selon les émissaires du Gouverneur militaire du Nord-Kivu, ce déploiement des équipes et le renforcement des contrôles visent à combattre efficacement la fraude massive sur le cacao et le café, matérialisée par des exportations illégales, principalement vers l’Ouganda. Cette opération mobilise les services de l’ordre opérationnel aux frontières, notamment la DGDA, l’OCC, ainsi que d’autres services spécialisés et acteurs locaux. Des saisies irréversibles et des mesures administratives sont prévues afin de sécuriser les flux commerciaux et de mettre un terme aux pertes budgétaires considérables, un enjeu majeur pour l’économie cacaoyère et caféière de la République démocratique du Congo.
PAUL ZAIDI



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