Kasindi : réapparition des filles mineures dans les maisons de plaisir


Depuis le deuxième trimestre de l'année 2025, l'agglomération de Kasindi-Lubiriha fait face à un accroissement des filles mineures qui se livrent à la prostitution dans différentes maisons de plaisir, hôtels et boîte de nuits. Finalement la prostitution des mineures explose et les proxénètes recrutent des filles de plus en plus jeunes, entre 12 et 15 ans. Ces dernières sont largement visibles surtout dans les cafétérias implantés dans les rues et avenues de ce coin économiquement sensible du grand Nord-Kivu.

Au niveau du quartier général (QG) localisé derrière l'église CECA20 Lubiriha au quartier Majengo et à l'endroit appelé "Kimuti" en plein quartier Centre, l'immense majorité des jeunes qui se prostituent sont des filles en situation d'extreme vulnérabilité (de 57 % à 84 %), selon l'organisation féminine femme solution pour le changement social "FESOCS".

"Je suis une déplacée de guerre en provenance de Nyamilima, mes parents n'ont rien du tout pour notre survie et ici au QG j'essaie de me débrouiller tant bien que mal, pour apporter des petites solutions aux problèmes du vécu quotidien. Je n'aime pas ce travail du sexe cependant, je suis obligée de le faire par ces contraintes que je viens d'expliquer croyez-moi. Je suis entre le marteau et l'enclume, je ne vais pas faire le banditisme apportez-moi un secours et je vais abandonner ce service de honte", s'est ainsi exprimé sous anonymat une jeune fille de 16 ans rencontrée au temple du plus vieux métier du monde.

La confusion et le réalisme communautaire 

La plupart se croient consentantes, se disent fières d'œuvrer et d’être autonomes grâce à l’argent qu’elles gagnent. La réalité est évidemment plus sombre. Pourtant la variation de leurs âges accuse le seuil d’âge du non-consentement selon la loi en vigueur en République Démocratique du Congo.

Certe, la prostitution des mineures est un problème de santé publique pour le poste frontalier de Kasindi. La compréhension de ce problème est la première étape dans son éradication, il est évident que cette résolution permet d’améliorer la santé de toute la communauté vivant dans ce lieu car les clients de ces prostituées sont des hommes, jeunes et vieux, de tous milieux sociaux, de presque toute catégorie professionnelle et le nier serait une aberration.

La prostitution des mineurs est considérée comme une violence sexuelle et sexiste. Il ne suffit aux organisations de protection à dénoncer mais plutôt d'agir en toute responsabilité pour juguler à ce fléau.

PAUL ZAÏDI

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