Beni : qu'est-ce qui justifie la persistance du banditisme à Kasindi ? (Billet de Paul Zaïdi)
L'agglomération de Kasindi-Lubiriha est largement touchée depuis plusieurs mois, par l'expansion du banditisme organisé par un réseau criminel et extrêmement violent qui sévit dans tous les quartiers de ce coin sensiblement économique du territoire de Beni au Nord-Kivu à l'Est de la République Démocratique du Congo. Les armes blanches et à feu font la force des délinquants. Bref, les armes de petit calibre circulent autant que la monnaie.
En effet, les causes profondes du banditisme à cette frontière congolo-ougandaise sont tellement complexes et multifactorielles, mêlant des facteurs sociaux, politiques, économiques et individuels. À celà s'ajoute la véritable problématique des pistes poreuses parsemées le long des rivières Thako et Lubiriha, qui séparent la RD Congo et l'Ouganda, où une légèreté notoire s'impose au su et au vu des tenants de la parcelle du pouvoir public.
Sur toutes les pistes coincées par la porosité bilatérale, les agents de sécurité sont visibles pendant la journée et s'intéressent aux activités éphémères et peu reluisantes et malheureusement la nuit, la traversée de bandits de part et d'autre, met en évidence du doute la célérité à leurs postes d'affectation, pour barrer route aux éventualités qui déséquilibrent la paix sociale.
La vente libre et la consommation des boissons élevées en teneur d'alcool
La consommation abusive des boissons fortement alcoolisées qui se vendent à prix vilain, détériore la santé physique et mentale des jeunes. Par conséquent, cela semble même amplifier le degré du banditisme chez certains jeunes, qui agissent sous l'effet de l'alcool. Et leur mode opératoire est similaire aux terroristes du fait qu'ils blessent violemment les victimes à l'aide des manchettes et d'autres objets tranchants. C'est comme la dernière semaine du mois de juillet 2025, une femme a été ciblée et son doigt (pouce) coupé à la machette par les bandits.
Manque de sérénité au niveau de la justice
Bien que la police nationale congolaise (PNC) commissariat de Kasindi intensifie la lutte contre la criminalité, l'impunité persistent puisque tous les malfrats arrêtés puis transférés au Parquet de Grande Instance (TGI) de Beni, la plupart d'entre eux sont libérés avant même que ces derniers puissent subir la rigueur de la loi. Les victimes ne sont pas en mesure de se déplacer de Kasindi jusqu'à Beni ville, pour aller charger judiciairement les bourreaux.
Généralement, leurs jugent naturels se retrouvent devant des prévenus sans plaignant malgré la présence du procès verbal de l'officier de police judiciaire (OPJ), qui a initialement instruit le dossier. Cette situation suscite la nécessité d'avoir un parquet secondaire dans le secteur Ruwenzori. Cette manière de faire permettra de rapprocher la justice des justiciables.
Les inégalités économiques et sociales entre les citoyens
Des rêves d'ascension sociale inassouvis dans une période de chômage prolongé de plusieurs jeunes qui oeuvrent dans divers domaines, y compris également les jeunes manutentionnaires depuis la délocalisation du marché des poissons salés du quartier Congo ya sika (en RD Congo) vers Mpondwe-Custom en (Ouganda), et dans une province sous état de siège, où les degrés de chance sont disparates.
Ces situations suscitent de plus en plus au déséquilibre de la quiétude de la paisible population, au goût du gain facile et au mépris du droit et de toute autre valeur sociale. Toutefois, la misère et l'absence quasi-totale d'opportunités économiques, poussent de plus en plus plusieurs personnes à s'impliquer dans les activités criminelles comme moyen de subsistance au vécu quotidien.
L'engagement inclusif de tout le monde dans ce combat laborieux
Dans la perspective d'élaborer des stratégies efficaces de lutte contre ce fléau. Les autorités politico-administratives en étroite collaboration avec les acteurs de la société civile oeuvrant en groupement Basongora, doivent tout faire pour réduire le taux du chômage en favorisant l'auto-emploi via le lien de sensibilisation et d'apprentissage de métiers artisanaux à travers les partenaires traditionnels de la RDC à l'instar des organisations non gouvernementales (ONG).
Les leaders politiques, les autorités religieuses et la notabilité locale qui possèdent une très grande influence sur les communautés, doivent s'impliquer dans la recherche de solution durable au phénomène, par l'éducation de base au niveau des familles, l'adoption de plans de développement économique surtout en faveur des jeunes.
PAUL ZAÏDI

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