Dictature à ciel ouvert en Ouganda : 39 ans au pouvoir et agé de 80 ans, Yoweri Kaguta Museveni candidat à sa propre succession pour un 7e mandat

 

Le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni 

Ça fait exactement 39 ans qu'il dirige d'un bras de fer l'Ouganda, agé de 80 ans le chef de l'Etat Yoweri Kaguta Museveni au pouvoir depuis 1986, est sans nul doute candidat à sa propre succession pour le compte de l’élection présidentielle de janvier 2026.

Sa formation politique, le Mouvement national de résistance (NRM), a récemment confirmé sa candidature alors que le pays traverse une crise inédite du leadership politique, caractérisé par la répression de l’opposition et des structures citoyennes.

Le plus ancien chef d’État en exercice dans la région des grands lacs se fixe l'objectif de prolonger un règne entamé en 1986, après une prise de pouvoir militaire. Le sang chaud de la dictature et de la rébellion contre la jeune démocratie ougandaise circule encore dans les veins de ce vieux loup de l'Afrique de l'Est.

L'opinion publique désapprouve cette candidature

Tenant compte de la gravité des faits relevés dans une étude relayée par le Daily Monitor, 72 % des Ougandais se disent favorables à une limitation stricte du nombre de mandats présidentiels. Une majorité conteste aussi l'âge avancé du président.

Pourtant, une partie de la population, notamment rurale, continue de soutenir le NRM, qui dispose d'un solide maillage local. Les campagnes de mobilisation (« baraza »), imposées par Museveni, battent leur plein, appuyées par une propagande efficace et des réseaux clientélistes bien rodés.

L'annonce de la candidature de Yoweri Kaguta Museveni inquiète autant qu'elle énerve la masse silencieuse rurale et rend septique l'élite ougandaise. Dans la foulée l'on estime que, le mandat de trop pourrait être un passage de témoin au fils le général Muhoozi.

Celui qui est largement considéré comme le protagoniste dans plusieurs situations complexes qui contribuent à la déstabilisation de la tranquillité de paix à l'Est de la RD Congo, Yoweri Kaguta Museveni est loin de rendre le bâton de commandement. Le pire s'annonce pour le premier mois de l'année prochaine puisque, les contestations seront nombreuses et feront face à une répression sanglante comme d'habitude. 

L'hypocrisie de la communauté internationale

 

La communauté internationale se contentera seulement de dénoncer les actes de violations des droits humains uniquement, lors des circonstances magistrales. L'espoir de ce pays à la superficie de l'Ouganda est de 241 550 km2, soit environ la taille du Royaume-Uni, est voué à une restriction de l'exercice démocratique convenable.

Est-ce le roi de l'Afrique ?

Pour rappel en 1971, Obote est renversé et remplacé par Idi Amin Dada lors d'un coup d'État. Amin impose une dictature brutale jusqu'à son renversement en 1979 par la guerre ougando-tanzanienne. Une guerre de brousse éclate en 1981 contre le gouvernement restauré d'Obote. En 1986, le Mouvement de résistance nationale gagne la guerre et Yoweri Museveni accède à la présidence en 1996 où il règne pour un sixième mandat grâce aux amendements constitutionnels.

PAUL ZAÏDI